J’ai toujours été fascinée par le Château de Lunéville

Catherine GUYON, universitaire, préside l’association des Amis du château de Lunéville et de son musée. Elle témoigne.

Parlez-nous de votre association et de son lien avec le Département et le Château de Lunéville ? son origine, ses missions, vos projets

L’association des Amis du château de Lunéville et de son musée a été fondée en mai 1953 pour sauvegarder le château de Lunéville, le « Versailles lorrain », parallèlement à la mobilisation parisienne qui se mettait alors en place en faveur du château de Versailles. Ses missions ont évolué lorsque le château est devenu propriété du Conseil départemental en 2001 et, plus encore, après l’incendie de 2003 : elle a travaillé en étroite et excellente concertation avec le Conseil départemental pour reconstituer les collections du musée décimées en 2003 par une politique d’achats ciblés et de dons (la participation totale se monte à plus de 250 000 euros de 2003 à décembre 2024), apporter son aide au montage des expositions et proposer des visites et des sorties en relation avec l’histoire du château.

Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans cette action et de travailler avec le Musée du Château ? 

Ayant grandi et ayant toujours vécu non loin du château de Lunéville (dont je voyais à l’horizon le brasier rougeoyant depuis les fenêtres de mon bureau le soir de l’incendie de janvier 2003) j’ai toujours été fascinée par ce site emblématique de Lorraine. De plus comme historienne et universitaire, je mesure l’importance de cette résidence ducale, siège d’une cour brillante, cultivée, novatrice dans de nombreux domaines et ouverte sur l’Europe. Ces deux éléments ont motivé mon désir de m’engager au sein de l’association pour participer à la renaissance du château et de son musée.

Qu’est-ce qui vous anime ? Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre activité ?

J’apprécie particulièrement de suivre les acquisitions destinées au musée : faire des recherches qui conduisent parfois à une enquête digne d’un roman policier pour comprendre les pièces achetées ou données, voire décrypter les inscriptions ou détails particuliers et ensuite avoir la joie de les découvrir installées dans les collections permanentes et de voir les visiteurs s’y arrêter, prendre le temps de les observer et faire quelques commentaires montrant leur intérêt.

Quels sont vos projets futurs ?

Les projets futurs sont d’abord de continuer à ouvrir l’association à de nouveaux membres et notamment des étudiants et de jeunes actifs, qui se passionnent pour le patrimoine et apportent dynamisme et idées.

Parmi les activités envisagées à moyen terme, il convient de mentionner deux sorties de quelques jours, la première à Innsbruck et à Vienne en Autriche sur les pas du jeune Léopold puis de ses descendants de la Maison de Lorraine et la seconde à Florence en Toscane sur les traces de François de Lorraine (lorsqu’il est devenu grand-duc de Toscane en renonçant au duché de Lorraine) et des Lorrains qui l’y ont alors suivi.

Une anecdote ? Une histoire originale sur vos projets, vos démarches ?

Parmi de nombreuses anecdotes, il y a d’abord de belles rencontres, plus particulièrement lors des Nuits des musées où nous sommes plusieurs membres de l’association à accueillir les visiteurs dans les collections permanentes en leur proposant des explications : il s’agit d’un public souvent différent de celui que l’on croise habituellement comme des familles entières avec des enfants qui repartent avec le sourire et les yeux brillants, ravis de leurs découvertes, ou des groupes d’adolescents venus entre amis et qui posent des questions pertinentes.

Une autre anecdote est un joli souvenir d’une visite de l’association dans domaine de Trianon :  nous avions bénéficié d’une belle journée ensoleillée de septembre où les touristes étaient peu nombreux. Éclairés par les commentaires de Thierry Franz responsable du musée du château qui nous avait accompagnés, nous avions pratiquement le parc de Versailles pour nous seuls et nous nous sentions un peu hors du temps avec presque l’impression que nous allions apercevoir par la fenêtre de sa chambre du Grand Trianon où elle séjournait durant son enfance la future duchesse de Lorraine Elisabeth-Charlotte ou au détour d’une allée du Hameau de la reine sa petite-fille la souveraine Marie-Antoinette…