Parcours de vie(s) : Arnaud Marchal, pompier volontaire

Rencontre avec Arnaud Marchal, un agent du Conseil départemental pas tout à fait comme les autres... Egalement pompier volontaire à la caserne de Bayon, Arnaud revient d'une mission aux Jeux Paralympiques de septembre dernier !

Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir pompier volontaire ?

Mon père était gendarme. Il entretenait, par son métier, beaucoup de contacts et de relations avec des pompiers et de fil en aiguille, j'ai fait mes premiers pas en tant que Jeune sapeur-pompier (JSP). Au début, il ne faut pas se le cacher, c'est surtout la tenue, le casque et les camions rouges qui attirent. Mais la passion s'est développée et elle ne m'a plus quitté. J'avais et j'ai toujours envie d'aider, de sauver…

En quoi consiste votre engagement exactement ?

Grâce aux formations que j'ai passées pour évoluer, je possède aujourd'hui le grade d'adjudant-chef. Au sein de la caserne de Bayon, j'ai le titre de "chef d'agrès tout engin", c’est-à-dire que je suis responsable de l'équipe qui compose mon véhicule donné.
Je suis "de garde" une semaine sur deux. Quand c'est le cas, je peux être appelé à tout moment, de jour comme de nuit sur une intervention (selon mes créneaux horaires libres). Cela peut aller du chat à secourir dans un arbre, à la chute à domicile, en passant par l'accident de voiture ou au feu d'habitation.
Autant dire que je ne compte pas mes heures, mais grâce à la convention entre le Département et le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), je peux bénéficier d'un aménagement horaire au sein de mon emploi au SERM. Comme par exemple lorsque je suis en intervention toute la nuit et que je travaille le lendemain. J'ai aussi la chance d'avoir une équipe de collègues et un responsable très compréhensifs sur mes absences et mes départs en congé en urgence. Parfois, il m'arrive de partir la veille pour le lendemain, en déplacement dans le sud sur une mission de plusieurs jours pour des feux de forêt, par exemple.

Avez-vous du temps libre pour autre chose ?

C'est quasiment un engagement et une passion de tous les instants. 90 % de mon temps libre est consacré aux pompiers. Il faut avoir une famille plutôt compréhensive ! Ma femme est infirmière et m'a connu pompier alors elle comprend et accepte.
C'est un équilibre à trouver, mais je ne peux m'empêcher de m'impliquer et d'aider. C'est dans mon caractère. Je suis aussi éducateur au club de foot de mon fils et bénévole au comité des fêtes de ma commune. Je n'ai pas bien le choix, cela ne se bouscule pas trop à la porte... Si je ne le fais pas, personne d'autre ne le fera et si je veux que mes enfants puissent avoir des fêtes dans le village (Halloween, Saint-Nicolas, etc.), je m'investis.

Cet engagement n'est-il pas trop lourd à porter parfois ?

Parfois oui, je suis fatigué. De plus en plus, nous nous faisons agresser, insulter en mission. On rencontre régulièrement la misère humaine. Sans parler des interventions qui marquent à vie, comme des drames impliquant des enfants.
Bref, ce n'est pas un engagement anodin. Mais malgré cela, aujourd'hui encore après toutes ces années, je suis toujours aussi passionné par ce que je fais. Quand on sauve une vie, quand on intervient à temps pour éviter un drame, c'est tellement beau et gratifiant. Il y a vraiment ce sentiment d'avoir été utile, d'avoir fait quelque chose de bien, d'avoir aidé. Les difficultés de la mission deviennent anodines, on ne retient plus que le résultat. Sans parler de certaines personnes qui sont très reconnaissantes après, qui nous couvrent de mercis, nous offrent des chocolats, donnent des nouvelles, passent nous voir à la caserne… Cela fait chaud au cœur.

En quoi a consisté votre mission aux Jeux paralympiques ?

Notre présence était uniquement dévolue en cas d'attaque chimique, notamment lors d'éventuelles menaces NRBC (Nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques). Toute une caserne à Montigny-le-Bretonneux avait été réquisitionnée pour cela. Je suis resté sur place durant toute la durée des Jeux (sur mes congés) et nous étions de garde un jour sur deux. Les jours de garde, nous travaillions les différentes manœuvres et protocoles possibles de décontamination chimique et les jours libres, on en profitait pour visiter Paris, se rendre aux Jeux Paralympiques (on a notamment pu accéder au village olympique) ou encore échanger entre nous. C'était une expérience super enrichissante et une autre facette de "l'engagement". J'ai rencontré des pompiers de Corse, Toulouse, Marseille. On s'échange nos écussons, on parle de nos casernes, notre organisation en brigade… C'est aussi cela l'engagement et le bénévolat : les rencontres et le contact humain.

Les pompiers recrutent

Les sapeurs-pompiers recherchent continuellement des volontaires pour consolider leurs effectifs. N'hésitez pas à pousser les portes de la caserne la plus proche de votre domicile pour vous renseigner, peu importe votre âge (entre 16 et 60 ans), tant que vous êtes en bonne condition physique.