Parcours de vie(s) : David veut tracer sa route

Suivi par le Service Territorial Insertion de Longwy, l’AIEM et l’association Trans’Boulot, David Humbert, allocataire du RSA en situation d’illettrisme, a bénéficié d’un partenariat autour de la mobilité solidaire pour décrocher son code de la route. Son rêve : devenir chauffeur poids lourd. Itinéraire. 

« Je l’ai rencontré la première fois en septembre 2023, il osait à peine me regarder. Un an après David s’exprime un peu plus et surtout il a décroché son code de la route. Son évolution est remarquable. » souligne Carine Hummel, référente au Service Territorial Insertion de Longwy. 

David Humbert, 39 ans, manteau orange flashy sur le dos, travaille à l’ESAT de Villers-la-Montagne (Établissement et Service d'Accompagnement par le Travail). Quand il évoque le travail effectué depuis un an pour décrocher son code, un léger sourire apparait malgré sa grande timidité. 

« Je travaillais chez moi tous les jours. Je faisais deux, trois séries dans ma chambre, je me mettais dans ma bulle pour réviser. Mes parents me disaient même de lâcher un peu de temps en temps tellement j’étais dessus. Je refaisais les exercices que j’avais loupé encore et encore » s’amuse t’il.

Suivi depuis 2023 par le Service Territorial Insertion du Département à Longwy, cet allocataire du RSA est arrivé avec un projet en tête sans trop vraiment savoir comment le concrétiser. « J’aimerais devenir chauffeur routier à l’international. Faire comme mon père qui m’emmenait avec lui dans son camion quand j’étais petit ».

Sur sa route, il a pu faire la rencontre de Carine Hummel, de Manon Lambert du service d’accompagnement à la vie sociale de l’AIEM et de Ouardia Aissaoui, chargée de projet et conseillère en mobilité dans l’association Trans’Boulot

Portrait David
Crédit photo : RKHELIF-CD54

« Nous sommes intervenues dans le cadre d’un marché du Département sur la mobilité solidaire. Les personnes au RSA ou en difficulté d’insertion sur le marché de l’emploi à cause de problématiques liées à la mobilité sont reçues pour des entretiens et des ateliers. Et c’est à cette occasion que nous l’avons rencontré ».

Portrait David

« Un gars comme moi »

David a quitté le système éducatif très tôt. Il est en situation d’illettrisme. Se confronter au vocabulaire du code de la route, devoir se concentrer pour lire les questions, appréhender certaines formulations, étaient de gros obstacles avant de décrocher le Graal. 

« Pour son premier test, il n’a eu que 16 bonnes réponses sur 40. Mais à force de travail, d’écoute, le fait d’être entouré, sa motivation a été décuplée. Au fil du temps, il avait de meilleurs résultats. Et de lui-même, il a voulu passer le code comme tout le monde » souligne Ouardia. 

En plus des travailleurs sociaux, David a pu compter sur le soutien d’un allocataire du RSA qui l’a aidé en lui donnant quelques cours de français bénévolement. 

« Sans toute cette aide, je ne pense pas que j’aurais passé le code. Le jour de l’examen, j’étais très stressé, quand je faisais une erreur j’y repensais immédiatement. Mais je suis resté concentré et je l’ai eu avec 35 bonnes réponses. Mais je suis fier, je suis heureux d’avoir réussi, surtout pour un gars comme moi ». 

Crédit photo : RKHELIF-CD54