En ouverture de la session publique du lundi 25 mars 2024, Chaynesse Khirouni a porté la voix des femmes empruntant les mots de Gisèle Halimi, prononcés… en 1972 et rappelant que « l’acte de procréation est l’acte de liberté par excellence ». « Ces mots résonnent toujours avec force à l’heure où la France vient d’inscrire dans sa Constitution la liberté garantie de recourir à l’interruption volontaire de grossesse. C’est une victoire, une belle victoire pour les droits des femmes, une grande victoire qui a valeur d’exemple à l’heure où la menace des courants réactionnaires se diffuse », a indiqué la présidente du Département.
Rappelant les enjeux qui attendent l’Union européenne à quelques semaines du scrutin européen, elle a souligné qu’il serait « peut-être temps de s’inspirer de la manière de faire démocratie dans nos territoires. Il y a six mois, je vous proposais un agenda autour de trois marqueurs forts : l’accès aux droits, la dignité et l’émancipation. Des marqueurs qui illustrent notre volonté d’agir pour un avenir plus solidaire et une Meurthe-et-Moselle plus citoyenne. En Meurthe-et-Moselle, nous construisons, patiemment et avec conviction, des réponses. »
Deux illustrations évoquées par la Présidente :
- « Avec vous pour vos droits », « connu sous le nom de Territoire Zéro Non recours. Cette expérimentation que nous avons impulsée avec la Métropole du Grand Nancy, l’association ATD Quart Monde, avec les communes, les services de l’Etat et la Caisse d’Allocations Familiales, nous donne de l’espoir. Deux mois après la première intervention sur le terrain, les mots des travailleurs sociaux, des habitants, des élus, - même les plus sceptiques au départ -, des partenaires nous permettent d’affirmer que nous allons dans la bonne direction. Aller vers permet d’aller mieux ».
- Le Service Public Départemental de l’Autonomie : « un autre exemple et une autre forme de réponse. Expérimenté dans le département, le seul du Grand Est. »
Annonçant le schéma départemental d’action sociale de proximité qui sera débattu à l’occasion de cette session, Chaynesse Khirouni a rappelé le plaidoyer qu’elle mène pour faire du travail social une grande cause nationale : « Il est indispensable, dans la complexité des dispositifs, que l’usager puisse compter sur des voix fortes et exigeantes. Il importe de rappeler que les professionnels du travail social contribuent à faire vivre, voire réparer le lien social avec et auprès de toutes et de tous comme de ne jamais oublier que la pratique du travail social nécessite plusieurs formes d’engagement.Cette dimension est essentielle dans une société où les fractures s’aggravent, où les personnes en situation de pauvreté sont de plus en plus marginalisées, au point d’être pour ainsi dire exclues des décisions qui les concernent en premier lieu, et a fortiori stigmatisées. »
Elle a poursuivi : « Les travailleurs sociaux le savent, il est indispensable de « faire autrement ». Je crois en elles et eux car elles et ils sont capables de dépasser bien des obstacles pour faire émerger de nouveaux possibles ».
10 ans après la disparition brutale de Michel Dinet, Chaynesse Khirouni a conclu son propos en citant l’ancien président : « Il nous faut rester réalistes quant à l’influence des décisions du Département sur le niveau national. Ne renions pas l’une de nos utopies : « c’est ce que chacun fait ici par le bas, au quotidien de ses possibilités qui peut s'inscrire dans une logique et une volonté de transformation nationale. ». Pour chacun et chacune de ses successeurs il fut une figure inspirante. Son héritage continue d’irriguer nos politiques publiques. En 2024, prolongeons cette bataille culturelle et, ainsi, honorons sa mémoire. »